La confiance en soi, l'indissociable de la réussite

Il y a quelques temps, j’ai eu l’occasion de dispenser des cours à une élève en extrême difficulté. Elle n’avait aucune confiance en elle, et pire : elle subissait de nombreuses moqueries de la part des jeunes qui l’entouraient. Résultat : elle osait à peine prendre la parole, ne voulait jamais donner de réponse. Elle avait constamment peur de se tromper, et que ses camarades se moquent encore plus. Pendant le premier cours, elle osait à peine croiser mon regard. Elle n’acceptait pas vraiment le fait d’avoir besoin d’aide. Sa timidité et son manque de confiance en elle l’enfermaient totalement et lui empêchaient toute interaction avec les autres. Dans le cadre scolaire, c’était un réel frein à la progression. 

La toute première fois que je l’ai rencontrée, elle était assise, recroquevillée et le regard fuyant. Je lui ai demandé :

-Sur quoi tu veux de l’aide ? 

-Sur rien, elle a rétorqué, en baissant directement le regard vers la table.

J’ai aperçu son cahier. Il était ouvert sur une page où elle avait esquissé quelques gribouillis au milieu d’un exercice. Je me suis assise à côté d’elle et lui ai demandé ce qu’était ce fameux exercice. Elle me l’a désigné sur son livre de mathématiques, sans oser me parler. Plusieurs réponses comportaient des erreurs ou étaient inachevées. J’ai donc essayé avec elle de réfléchir à nouveau à ces questions, pour trouver la bonne solution. Elle ne faisait qu’hausser les épaules, avec un petit sourire timide chaque fois que je lui posais des questions. Mais presque aucun mot ne sortait de sa bouche. En termes de communication, cette première séance s’est révélée difficile. Cependant, elle m’a donné davantage envie de l’aider à progresser et à devenir confiante.

À première vue, cela paraissait difficile d’échanger avec elle et de la mettre en confiance. Je devais tout d’abord lui faire comprendre qu’elle ne subirait aucune moquerie de ma part, qu’elle avait le droit de se tromper. Je tenais à ce qu’elle sache que justement, faire des erreurs, c’était le but de de cours, et que ça l’aiderait à progresser.

À chaque heure de cours, je l’aidais à se livrer de plus en plus. Je l’encourageais à oser donner des réponses, à oser se tromper. Chaque exercice prenait du temps mais elle en avait vraiment besoin. Je l’aidais à réfléchir à ses erreurs, à trouver la bonne combinaison et à devenir de plus en plus autonome. Elle a mis du temps avant d’assumer ses choix, avant d’annoncer des réponses, bonnes ou mauvaises. 

Et puis peu à peu, elle s’est ouverte à moi. Elle a fait en sorte de réussir les exercices du premier coup, toute seule. A l’école, c’était la même démarche. Elle a commencé à ignorer les autres, à ne plus s’attarder sur leurs remarques et à avoir confiance en ses capacités. 

Après plusieurs mois de cours réguliers, les notes de mon élève se sont améliorées. Elle est passée d’une moyenne de 8/20 à 11/20 : une réussite de plus qui a facilité sa prise de confiance. A ce stade, elle n’avait plus aucun mal à discuter avec moi, et même à rire. Progressivement, elle a dû apprendre à se surpasser et à se faire confiance. Cela lui aura demandé une implication et un courage bien supérieurs à bon nombre d’entre nous !